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Le Messager, 1897
Nicolas Roerich/Galerie TretiakovNicolas Roerich a passé son enfance et sa jeunesse à Saint-Pétersbourg. En été, il se rendait avec sa famille au domaine d’Izvara – il a participé aux fouilles de tumulus locaux et étudié les légendes qui y étaient associées. C’est là qu’il conçoit ses premières œuvres, dont Le Messager décrivant l’hostilité opposant les tribus slaves. Pour ce tableau, Nicolas Roerich a reçu le titre d’artiste de l’Académie impériale des arts, et le collectionneur Pavel Tretiakov l’a acheté pour l’exposer dans sa galerie.
Visiteurs d’outre-mer, 1900
Nicolas Roerich/Galerie TretiakovÉlève d’Arkhip Kouïndji, l’artiste obtient son diplôme de l’Académie impériale des arts et se rend à l’automne 1900 à Paris pour suivre des cours dans l’atelier de Fernand Cormon. Le maître français a été le premier à voir ses esquisses du tableau Visiteurs d’outre-mer. Quelques années plus tôt, Roerich avait parcouru la route commerciale de Novgorod, imaginant comment les bateaux des Varègues naviguaient ici jadis.
Trésor des anges, 1905
Nicolas Roerich/Palais des CongrèsEn 1903, l’artiste se rend dans le domaine de la princesse Tenicheva, où il était chargé décorer l’intérieur de la demeure principale. Roerich est fasciné par l’église du Saint-Esprit - il pensait que quelque chose de similaire aux anciennes églises de Novgorod et de Rostov pourrait être créé en ces lieux. Quelques années plus tard, il commence à réaliser des peintures murales. On pense que l’artiste a peint le Trésor pour la chambre funéraire du prince Viatcheslav Tenichev. Il a représenté la pierre angulaire de l’Univers, contenant le bien et le mal, et sur laquelle veillent des anges. Ce travail a valu à l’artiste une renommée internationale : le tableau a été exposé à Paris, Londres, Vienne, et pendant plus de 10 ans il a été conservé au Roerich Museum de New York.
Camp polovtsien, 1909
Nicolas RoerichAu début du XXe siècle, une autre facette de ses talents se dévoile : la création de décors et de costumes pour des productions théâtrales. La première expérience a été la pièce Les Trois Mages au Théâtre starinny de Saint-Pétersbourg. Roerich est également repéré par le célèbre imprésario Sergueï Diaghilev : en 1909, il l’invite à travailler sur les spectacles des Saisons russes. Pour l’opéra Prince Igor, Roerich a créé des costumes et plusieurs décors représentant le camp polovtsien au crépuscule. Le public a alors vu pour la première fois la suite vocale et dansante Danses polovtsiennes sur la musique de Borodine. Diaghilev avait vu juste : le public européen a été littéralement conquis par cette production. En 1920, cinq cents représentations ont eu lieu. Le décor des Danses a été acheté par la Galerie Tretiakov il y a trois ans.
Fief des murs, 1925
Nicolas Roerich/Musée d'art de Nijni NovgorodAvec son épouse Elena et son fils Iouri, l’artiste part en 1923 pour un voyage en Asie centrale. Inde, Chine, Altaï et Sibérie, Tibet, Mongolie... Au cours de son périple, qui a duré cinq ans, l’artiste a réalisé environ cinq cents peintures, dont la Suite Maitreya - des réflexions sur l’arrivée du futur Bouddha et le début d’une période de paix où les gens travailleront ensemble dans les ashrams pour le bien de l’humanité.
Himalaya, 1943
Nicolas Roerich/Musée national d'art orientalUn voyage au Tibet a inspiré l’artiste à réaliser une série de peintures représentant des paysages de montagne impressionnants. À la fin de l’année 1927, Roerich a vu le Tangla, l’un des massifs les plus élevés du Tibet - on pense que le pays mythique appelé Shambhala s’y trouve. En 1935, il s’installe en Inde (où il restera jusqu’à sa mort) : c’est là qu’il connaît un épanouissement créatif - il réalise plus de mille peintures, rédige deux livres, ses œuvres sont exposées dans les plus grandes galeries du monde.
Terra Slavonica, Terre slave, 1943
Nicolas Roerich/Musée national d'art orientalL’artiste a abordé le sujet de la « Terre slave » (Terra Slavonica) pour la première fois au début des années 1930. Un moine regardant au loin le paysage avec les dômes des temples sur une colline – il s’agit soit d’une vision, soit d’un rêve de la « forteresse de l’Union des peuples ». Roerich croyait à l’union des peuples slaves et appelait la Russie « le messie des temps nouveaux ». Ayant quitté le pays avant même la révolution, il n’a jamais abandonné ses tentatives de retour dans sa patrie. Après 1917, le jeune pays a cependant fermé ses frontières, mais l’artiste espérait toujours revoir tôt ou tard ses terres d’origine.
En Russie soviétique, en raison de ses critiques à l’égard des bolcheviks, il était toutefois un invité indésirable. L’artiste a demandé à accorder ses peintures en cadeau, s’est adressé au Commissariat du peuple (ministère) aux Affaires étrangères et aux ambassades de l’URSS, mais Staline a donné l’ordre qu’aucune réponse ne lui soit formulée. Quelques semaines avant sa mort, il a demandé un visa pour entrer en Union soviétique, mais n’a pu attendre de réponse : il est mort le 15 décembre 1947.
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