La reine Victoria d'Angleterre, 1845, par Alexander Melville ; le grand-duc Alexandre, 1833, par Franz Krüger
Château de Friedenstein/Bildindex der Kunst und Architektur/Domaine public ; Collection privée/Christie's/Domaine publicSuivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
En 1839, Alexandre n’était pas encore empereur, mais grand-duc. Il avait 21 ans et réalisait la chose la plus importante pour son âge : il parcourait l’Europe à la recherche d’une épouse.
Il s’est notamment rendu à Londres, où il a été présenté à Victoria, âgée de 20 ans. À cette époque, elle était reine de Grande-Bretagne depuis deux ans.
Portrait du grand-duc Alexandre, 1840, par Franz Krüger
Musée de l'Ermitage/Domaine publicLe colonel Semion Iourievitch, adjudant d’Alexandre, a écrit : « Le lendemain du bal, l’héritier ne parlait que de la reine... et je suis sûr qu’elle aussi a trouvé du plaisir en sa compagnie ». Quelques jours plus tard, il a rédigé dans son journal : « Le tsarévitch m’a dit qu’il était amoureux de la reine et je suis convaincu qu’elle partage entièrement ses sentiments ».
Bientôt, l’affection mutuelle des deux jeunes gens est apparue aux yeux de tous. L’entourage de Victoria a alors veillé à ce que, pendant la durée de la visite d’Alexandre, elle soit installée au château de Windsor, loin du grand-duc.
Il a ainsi été impossible de poursuivre leur relation. Victoria devait trouver un époux qui pourrait devenir roi consort. Alexandre était quant à lui attendu par le trône de Russie et avait donc besoin d’une épouse prête à embrasser l’orthodoxie et à s’installer à Saint-Pétersbourg.
Avant le départ d’Alexandre, Victoria a néanmoins réussi à le voir. De cette rencontre, elle a témoigné dans son journal :
« Il était pâle et sa voix tremblait lorsqu’il m’a dit en français : "Je n’ai pas assez de mots pour exprimer tout ce que je ressens", ajoutant qu’il était profondément reconnaissant d’un accueil aussi courtois. […] Il s’est ensuite blotti contre ma joue et m’a embrassée si chaleureusement et avec un sentiment si sincère, puis nous nous sommes à nouveau serré la main très chaleureusement. J’avais vraiment l’impression de dire au revoir à un proche parent et non à un étranger, et j’étais très triste de me séparer de ce cher et doux jeune homme, dont j’étais en effet un peu amoureuse, et auquel j’étais indubitablement très attachée ».
La reine Victoria d'Angleterre, 1844-1845, par Franz Xaver Winterhalter
Royal Collection/Domaine publicL’historien Evgueni Olkhovski, dans son livre Secrets et aventures dans l’histoire russe, cite les souvenirs de Semion Iourievitch : selon lui, l’héritier du trône russe a quitté Londres dans un état de profonde tristesse.
« Lorsque le tsarévitch Alexandre est resté seul avec moi, il s’est jeté dans mes bras et nous avons pleuré tous les deux. Il m’a dit qu’il n’oublierait jamais Victoria. Au moment de prendre congé, il a embrassé la reine. "Ce fut le moment le plus heureux et le plus triste de ma vie", m’a-t-il dit ».
En souvenir de leur rencontre, Victoria a conservé un album de portraits d’Alexandre et un chien de berger, nommé Kazbek, qu’il lui a offert et que la reine adorait.
Leur prochaine rencontre aura lieu 35 ans plus tard, en mai 1874. Le tsar russe est en effet venu à Londres pour accompagner le fils de la reine britannique, le duc Alfred d’Édimbourg, qui avait épousé sa fille Maria.
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