L'une des premières opérations du groupe Alpha s’avère aussi la plus connue de son histoire, ayant débuté en URSS. En 1979, les dirigeants soviétiques ont décidé d'éliminer le leader afghan Hafizullah Amin et de le remplacer par un autre chef, plus disposé à collaborer.
Les officiers du Groupe Alpha, ainsi que des collègues de l’unité spéciale du GRU (direction générale des renseignements de l’État-Major) et des soldats de la 9e Compagnie aéroportée de la Garde (environ 700 hommes au total), avaient été chargés d'une tâche presque impossible : attaquer le très bien protégé palais de Tajbeg, à Kaboul, où Amin se cachait sous la protection de presque 2 000 gardes.
Palais après l'assaut du 27 décembre 1979.
Andreï Abramov/WikipédiaSous le feu nourri de l'ennemi, les soldats soviétiques ont traversé la seule route menant à l’édifice à bord de plusieurs véhicules blindés et ont réussi à y pénétrer. Au milieu de féroces fusillades, ils ont ensuite nettoyé pièce après pièce, étage après étage.
Au bout de 43 minutes seulement, les officiers ont mis à mort la plupart des gardes d'Amin et ont fait prisonniers plusieurs centaines d’autres.
Au cours de l'opération Chtorm-333, comme on a appelé l'assaut, 20 combattants et parachutistes soviétiques ont été tués. Le camp afghan a quant à lui perdu jusqu'à 400 hommes, dont la cible principale – Hafizullah Amin.
« C'était la première opération de ce genre pour l'Union soviétique, se souvient Alexeï Filatov, vétéran du groupe Alpha. Elle contredisait toute la stratégie militaire, selon laquelle les attaquants devraient toujours être trois ou quatre fois plus nombreux que leurs adversaires. Ici, c’était tout l'inverse ».
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Le 23 octobre 2002, 40 terroristes tchétchènes se sont emparés d'une salle de concert à Moscou pendant une représentation de la comédie musicale Nord-Ost. En conséquence, 916 personnes ont été prises en otage.
Après des jours de négociations vouées à l’échec, la décision a été prise de lancer une attaque avec les groupes du FSB Alpha et Vympel. L’opération a commencé tôt dans la matinée du 26 octobre.
Les forces spéciales s'apprêtant à passer à l'action.
Fiodor Savintsev/TASSLe plus gros problème pour les officiers des Spetsnaz était que l’ensemble de la salle de concert était parsemé d’explosifs et qu'au moindre signe d'attaque, ils pouvaient être déclenchés par les terroristes, tuant tout le monde à l'intérieur.
En raison des circonstances, les autorités ont décidé de pomper un gaz neurotoxique dans le système de ventilation pour arrêter les assaillants. Après que les chasseurs Alpha et Vympel se sont glissés discrètement dans le bâtiment, ils n'ont eu que quelques minutes pour mener à bien leur mission.
« Grâce aux tirs précis des armes silencieuses, tous les terroristes dans la salle ont été éliminés. Nous avons tiré sans erreur – frapper le corps pouvait mener à la détonation des explosifs. C'est pourquoi nous visions leur tête », témoigne un ancien officier anonyme du groupe Alpha.
Il a fallu 5 minutes pour éliminer tous les terroristes à l'intérieur de la salle et 10 de plus pour achever ceux qui avaient réussi à se cacher dans les pièces adjacentes.
L'assaut de Nord-Ost a été un défi difficile, même pour les officiers professionnels des groupes Alpha et Vympel : une zone remplie de centaines de civils avec un risque réel de déclencher un explosif quelque part parmi eux. Pourtant, leurs actions rapides, efficaces et bien coordonnées ont sauvé la vie de 750 otages.
Durant l'opération, tous les terroristes, y compris des femmes kamikazes, ont été éliminés. Malheureusement, 67 civils ont été tués pendant l’assaut et 63 sont morts plus tard à l’hôpital. Beaucoup pensent que le gaz neurotoxique a causé la mort de la plupart des otages décédés. Les ambulances n'étaient en effet pas prêtes à fournir une assistance adéquate à ceux qui en avaient souffert.
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Il s’agit ici de l'une des pages les plus héroïques et tragiques de l'histoire du groupe Alpha. Le 1er septembre 2004, 32 terroristes tchétchènes ont pris d’assaut une école dans la ville de Beslan, en République d’Ossétie du Nord, dans le Caucase russe.
1 128 personnes, dont la plupart étaient des enfants, ont alors été faites otages et ont été maintenues dans des conditions insupportables et cruelles.
Des otages s'enfuyant de l'école de Beslan.
ReutersLe troisième jour du siège, plusieurs explosions ont secoué le bâtiment de manière inattendue, et de nombreux otages ont tenté de fuir l'école par les trous apparus dans les murs. Les groupes Alpha et Vympel ont immédiatement reçu l'ordre de les aider.
Les terroristes ont commencé à tirer sur les otages en fuite et certains officiers les ont littéralement recouverts de leur corps pour les protéger. Après avoir sauvé ceux qui avaient fui, les membres des Spetsnaz se sont précipités vers le bâtiment pour secourir ceux qui avaient été laissés derrière.
Il y a alors eu de féroces affrontement dans chaque pièce, dans chaque couloir et à chaque étage. Les combattants Alpha et Vympel se sont à nouveau sacrifiés plusieurs fois pour sauver la vie des enfants et des enseignants restants.
« Un combattant des Spetsnaz rampait à l'intérieur à travers le treillis coupé, se souvient l'un des otages. En voyant ça, un des terroristes a jeté quelque chose dans notre foule. Je n'ai pas tout de suite compris ce que c'était. Mais un membre des Spetsnaz a sauté d'une fenêtre voisine et l'a recouvert de son corps. Ce qui s'est passé ensuite a été une explosion. Le nom du soldat qui nous a tous sauvés était Andreï Tourkine ».
Au cours du siège de l'école de Beslan, 314 civils, dont 186 enfants, ont été tués. 31 terroristes ont été éliminés et un a été capturé vivant.
Les groupes Alpha et Vympel ont de leur côté perdu 10 combattants. De toute leur histoire, il s'agit des plus importantes pertes subies par les forces spéciales russes au cours d'une seule opération.
Dans cet autre article, nous vous dévoilons les secrets des forces spéciales de Russie.
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