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Kliment Vorochilov participe au défilé sur la Place Rouge
Ivan Сhaguine/SputnikLe 20 novembre 1935, pour la première fois de l’histoire soviétique, cinq chefs militaires de l’Armée rouge (Semion Boudionny, Kliment Vorochilov, Alexandre Egorov, Mikhaïl Toukhatchevski et Vassili Blücher) ont reçu le grade militaire le plus haut de l’époque – maréchal de l’Union soviétique.
Ils sont devenus maréchaux en même temps, mais dans la conscience collective, c’est Kliment Vorochilov qui l’est devenu en premier. « Et le premier maréchal nous mènera au combat ! »,parlait de lui une chanson soviétique populaire.
Vorochilov avait une influence plus importante que les autres chefs militaires. Il n’occupait pas que le poste de Commissaire du peuple (ministre) de la Défense, mais était encore du temps de la guerre civile un ami proche de Staline. Le leader soviétique appréciait son efficacité et sa fidélité personnelle.
Le maréchal de l'Union soviétique Mikhaïl Toukhatchevski (1893-1937)
SputnikAu moment de recevoir ce plus haut grade, Mikhaïl Toukhatchevski avait 42 ans, ce qui a fait de lui le maréchal le plus jeune de l’Union soviétique.
Techniquement, il y a eu des maréchaux plus jeunes. Alexandre Golovanov est devenu maréchal d’aviation à 39 ans, et Ivan Peressypkine au même âge – maréchal de communication. Cependant, ces grades de maréchaux de types de troupes et de troupes particulières correspondaient à l’armée au grade de général.
Rodion Malinovski (1898 - 1967)
Ministère de la Défense de la Fédération de RussieLe caporal Rodion Malinovski est arrivé en France au printemps 1916. Il est arrivé ici au sein du Corps expéditionnaire russe envoyé par Nicolas II pour aider son allié. Après les évènements révolutionnaires de 1917, il a été dissous.
Malinovski a continué de combattre les Allemands au sein de la Légion russe pour l’Honneur. Cette formation faisait partie de la 1re division marocaine de ladite Armée d’Afrique française. En temps normal, elle était stationnée en Algérie, au Maroc et en Tunisie et était impliquée dans les combats en Europe.
Le futur maréchal s’est brillamment distingué lors de l’avancée à la ligne Hindenburg renforcée en automne 1918, ce pourquoi il a été décoré de la croix de guerre française avec une étoile d’argent. Après la fin de la guerre, il est retourné en Russie.
Leonid Govorov en janvier 1920
MAMM/MDF/russiainphoto.ruEn 1918, lorsque la guerre civile a éclaté en Russie, Leonid Govorov vivait dans la petite ville d’Elabouga, près de Kazan. Il avait déjà étudié à l’école d'artillerie et avait servi dans l'Armée impériale russe, dont il s’était démobilisé en tant qu’adjudant.
En septembre, Govorov a rejoint les troupes blanches, qui avaient occupé la ville. Leonid affirme lui-même avoir été mobilisé.
Pendant presque un an, le futur maréchal a servi dans la 8e division d’infanterie de Kamsk de l’Armée blanche de l’Ouest, où il dirigeait une batterie d’artillerie. Par l’ordre du 13 juillet 1919, le chef suprême, l'amiral Alexandre Koltchak, l’a élevé au rang de lieutenant.
Cependant, lorsqu’en novembre-décembre 1919, les troupes blanches à l’est du pays ont subi une défaite écrasante et ont commencé à reculer au-delà de l’Oural, Govorov est passé dans le camp des rouges.
Constantin Rokossovski
Galina Sanko/Sputnik« Je suis le plus malheureux maréchal de l’Union soviétique. En Russie, on me prenait pour un Polonais, et en Pologne – pour un Russe », se lamentait le Varsovien Constantin Rokossovski, fils d’un ouvrier polonais et d’une maîtresse d’école russe, devenu l’un des meilleurs commandants de la Seconde Guerre mondiale.
Après la Victoire, le maréchal a dirigé le Groupement nord des troupes soviétiques, stationné sur le territoire de la Pologne. En octobre 1949, à la demande du président de la République populaire de Pologne, Boleslaw Bierut, et avec l’accord de la direction de l’URSS, Rokossovski a occupé le poste de ministre de la Défense nationale. La même année, il a été nommé maréchal de Pologne.
Semion Timochenko
Ivan Chaguine/MAMM/MDF/russiainphoto.ruEn 1945, le maréchal de l’Union soviétique Semion Timochenko s’est catégoriquement opposé au mariage de sa fille, Ekaterina, avec le fils de Joseph Staline, Vassili. Il était persuadé que cette union n’apporterait rien d’autre que des ennuis.
Vassili se distinguait par son penchant pour l’alcool et une vie de débauche, et n’était même pas divorcé de sa première femme. Néanmoins, la fille du maréchal a ignoré l’interdiction, en violation de toutes les formalités, et s’est mariée à son amant.
Joseph Staline n’a pas approuvé le choix de son fils, mais, comme l’ont montré les évènements suivants, c’est Timochenko qui a eu raison. La vie commune des mariés a rapidement viré au cauchemar, remplie d’adultères, d’ivresse, de scandales et d’abus. Quelques années plus tard seulement, Vassili et Ekaterina se sont séparés.
Semion Boudionny
Photo d'archivesSemion Boudionny a été l’un des grands héros de la guerre civile en Russie. Ce courageux cavalier dirigeait la Première armée de Сavalerie, devenue la formation militaire la plus puissante et la plus célèbre des Forces armées de la jeune république soviétique.
Le mot « boudionnovets » a ainsi été associé au courage et à la bravoure, et le couvre-chef d’hiver des soldats, en forme de casque des guerriers de l’Ancienne Rus’ a été officieusement appelé « boudionovka ».
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Boudionny a occupé le poste de ministre-adjoint de l’Agriculture de l’URSS en charge de l’élevage de chevaux et a écrit plus de 70 travaux sur cette thématique. Sous sa rédaction, a été édité le livre de cinq tomes monumental – Histoire du cheval. En 1948, une race de chevaux portant le nom du maréchal – le Boudionny – a été élevée en Union soviétique.
Le maréchal Ivan Konev pendant les exercices
Anatoli Egorov/MAMM/MDF/russiainphoto.ruAu matin du 2 mai 1945, les restes de la garnison de Berlin se sont rendus aux troupes du 1er Front biélorusse du maréchal Gueorgui Joukov. La rude et sanglante bataille pour la capitale du Troisième Reich s’est terminée par la victoire de l’URSS. Néanmoins, la prise du « repère de la bête fasciste » n’a pas mené à une fin immédiate de la guerre.
La nouvelle direction du Troisième Reich survenue après le suicide d’Hitler disposait encore d’un groupe de 900 000 personnes sur le territoire de la Tchécoslovaquie, qui essayait de percer vers l’ouest et de se rendre aux alliés.
Le rôle principal dans l’achèvement de l’ennemi a été joué par les troupes du 1er Front ukrainien du maréchal Ivan Koniev. Lors de l’offensive de Prague (du 6 au 11 mai) ont finalement été détruits les restes des groupes Centre et Sud, presque 860 000 soldats allemands ont été capturés, et le territoire de la Tchécoslovaquie a été complètement libéré.
Dans ses mémoires intitulées Quarante cinquième, Koniev écrit : « Quand je me retrouve au cimetière d’Olsany à Prague, où se reposent les dépouilles de nos soldats et officiers ayant péri lors de l’opération de Prague, je lis avec tristesse la date du "9 mai" sur les pierres tombales décorées de fleurs. En effet, la guerre était déjà terminée, et ces gens sont morts ici, aux alentours de Prague, lorsque notre pays entier célébrait déjà la victoire, ils sont morts ici dans les derniers combats contre les ennemis, finissant sans effroi le travail commencé ».
Grigori Koulik
Photo d'archivesLa participation à la guerre contre l’Allemagne nazie a valu plusieurs grandes défaites à Koulik. « Je me rappelle de cet homme avec tristesse,a écrit dans ses mémoires le maréchal Alexandre Vassilevski. Au début de la guerre, il échoue les missions de la Stavka sur le front de l’Ouest, puis dirige aussi mal l’une des armées sous Leningrad. En raison de ces défauts personnels, il n’était pas respecté par les troupes et ne savait pas diriger les actions des troupes de manière organisée ».
À l’automne 1941, Koulik a été envoyé à Kertch et à Rostov-sur-le-Don en tant que représentant de la Stavka du Haut Commandement suprême avec l’ordre de les retenir de toutes ses forces. Pourtant, les deux villes ont été perdues.
Alors, le 19 février 1942, Koulik a été rétrogradé en major-général. Il a continué d’être partiellement impliqué dans certaines opérations militaires, mais n’a finalement pas pu atteindre de résultats concluants. Le chef militaire sera rétabli au grade de maréchal seulement en 1957, après sa mort.
Gueorgui Joukov
Evgueni Khaldeï/MAMM/MDF/russiainphoto.ruDevenir un Héros de l’Union soviétique à l’époque de l’URSS était un honneur suprême. Beaucoup profitaient de cette décoration deux, voire trois fois, mais seuls deux l’ont obtenue à quatre reprises.
Le premier était le meilleur commandant de l’Armée rouge de la Seconde Guerre mondiale – le maréchal Gueorgui Joukov. Le deuxième est le chef d’État Leonid Brejnev, qui a obtenu le grade de maréchal en 1976.
Par ailleurs, Brejnev est devenu le plus vieux maréchal de l’Union soviétique au moment de l’attribution de ce grade. Il avait alors 69 ans.
Dans cet autre article, découvrez comment un maréchal nazi s’est recyclé dans la propagande soviétique.
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