Trois dirigeants soviétiques qui faisaient du sport 

Vous ne trouverez dans notre liste ni Nikita Khrouchtchev, ni Mikhaïl Gorbatchev. Le seul des trois dirigeants qui y figurent à avoir été un vrai sportif était le fondateur de l’URSS. 

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Vladimir Lénine (1870-1924)

« Lénine était un homme robuste qui avait de la force. Sa silhouette trapue, ses épaules solides, ses mains courtes mais puissantes,tout dénotait chez lui d’une force hors du commun [...] S’il n’avait pas été un homme à la santé de fer, Vladimir Ilitch n’aurait pas survécu à la blessure grave qu’il reçut lors de l’attentat commis contre lui par la SR [la Socialiste-Révolutionnaire Fanny Kaplan,ndlr] », témoigna Nikolaï Semachko (1874-1949), Commissaire du peuple à la Santé de 1918 à 1930.

De fait, Vladimir Lénine, qui buvait à peine et ne fumait pas, se soucia toute sa vie de sa santé. Son sport préféré était le vélo. Il se mit à en faire à Moscou en 1894, année où Marc Elizarov, le mari de sa sœur aînée Anna, s’acheta une bicyclette, qui était à l’époque le moyen de transport à la mode.

Cycliste invétéré, Vladimir Lénine eut un premier accident grave à Genève en 1903. À pleine vitesse, il perdit l’équilibre sur des rails de tramway. Il se blessa à un œil et endommagea sérieusement sa machine. Cette mésaventure ne le dissuada pourtant pas de remonter en selle. Le bolchevik Grigori Zinoviev se souvenait : « Сombien de fois, lorsque nous étions à Paris, Vladimir Ilitch nous entraîna-t-il dans des sorties à bicyclette longues de 50-70 verstes [53-75 kilomètres – ndlr] uniquement pour trouver un endroit pittoresque où se baigner et se promener. Il avait aussi l’habitude de nous emmener faire des randonnées à vélo d’une cinquantaine de verstes dans les magnifiques forêts françaises pour y cueillir du muguet ».

Vladimir Lénine et Nadejda Kroupskaïa

En 1910, la femme de Vladimir Lénine, Nadejda Kroupskaïa écrivit de France à sa mère : « Cette semaine, nous avons fait trois longues et belles balades à bicyclette de 70-75 kilomètres chacune. Nous avons sillonné trois forêts. Nous y avons pris un grand plaisir. Volodia adore faire de telles excursions, passer six-sept heures en selle et rentrer tard le soir ». On ne connaît malheureusement pas la marque des vélos que Vladimir Lénine et Nadejda Kroupskaïa avaient en France.

La même année, Vladimir Lénine eut un nouvel accident. Cette fois-ci, il fut heurté par une voiture : « Je rentrai de Juvisy et une automobile écrasa ma monture (je réussis à en sauter à temps). Des témoins m’aidèrent à noter le numéro de sa plaque d’immatriculation. Je pus identifier le propriétaire de l’automobile (un vicomte ! Que le diable l’emporte !). J’ai chargé un avocat de cette affaire [...] J’espère la gagner, écrivait Vladimir Lénine. Voilà comment j’entrai en collision avec la dialectique : j’avais enfourché mon vélo et descendis d’un tas de ferraille », plaisantait-il après ce second accident. 

Joseph Staline (1878-1953)

Svetlana Allilouïeva, la fille de Joseph Staline, se souvenait : « Le billard, les quilles, les gorodki [un jeu de quilles russe – ndlr], trois jeux qui nécessitent un œil acéré, étaient des sports que pratiquait mon père. Il ne nageait jamais – il ne savait d’ailleurs pas nager –, il n’aimait pas rester assis au soleil et aimait simplement se promener en forêt, à l’ombre ».

Joseph Staline

Dans le jardin de sa datcha de Kountsevo, à l’ouest de Moscou, il y avait une aire pour jouer aux gorodki. Le maréchal Ivan Konev racontait : « Après le déjeuner, nous jouions parfois aux gorodki. Staline était plutôt bon à ce jeu. Même s’il lançait les bâtons d’une manière un peu étrange, il faisait tomber les quilles avec adresse ». Alexeï Rybine), un des gardes du corps personnels de Joseph Staline, écrivit : « Tous les membres du Politburo jouaient souvent aux gorodki. Ils maîtrisèrent vite la technique ! Staline préférait faire équipe avec Altshuller ou Pomérantsev, qui étaient de très grands sportifs. Faire son jeu, celui de Molotov, de Kaganovitch ou de Vorochilov était strictement interdit. Les perdants choisissaient eux-mêmes les quilles renversées et construisaient soigneusement de nouvelles figures ».

Le billard était une autre grande passion de Joseph Staline. Le maréchal Konev écrivit : « il était plutôt bon au billard, ses coups étaient calmes et précis. Il ne frappait jamais de coups violents et visait avec une grande précision ». À Kountsevo, le billard se trouvait dans un bâtiment séparé de la datcha. Celui sur lequel jouait Joseph Staline nous est parvenu.

Léonid Brejnev (1906-1982)

À l’époque de Léonid Brejnev, le hockey sur glace était très en vogue. Le secrétaire général aimait beaucoup ce sport et d’autres encore. Lesquels pratiquait celui qui dirigea l’URSS à l’époque de la stagnation ? Mesuré dans ses mouvements, Léonid Brejnev s’adonnait à la natation, à la conduite automobile et avait une passion immodérée pour la chasse. Vladimir Medvedev, un de ses gardes du corps, se souvenait : « Vladimir Ilitch nageait souvent et longtemps. Il lui arrivait de nager pendant deux heures et demie. Les gardes étaient déjà transis dans l’eau mais il continuait de nager ». En sortant de l’eau, les gardes demandaient au médecin de l’alcool pour se réchauffer, tandis que Léonid Brejnev allait prendre une douche chaude ou un bain dans une piscine où l’eau était plus chaude.

Léonid Brejnev

Le secrétaire général aimait aussi beaucoup conduire. Lorsqu’il se rendit en visite aux États-Unis, il reçut de Richard Nixon (1913-1994) une Lincoln Continental bleu foncé. Le président américain se souvenait que Léonid Brejnev décida de faire un tour dans sa nouvelle voiture sur les routes de la résidence Camp David : « À un endroit de la route, il y avait un virage serré dans une descente indiqué par un panneau sur lequel était écrit : "Virage dangereux. Ralentir !" Quand j’empruntais moi-même cette route en voiture de sport, j’avais l’habitude de ralentir pour éviter la sortie de route. À l’approche du tournant, Brejnev roulait à plus de 50 miles (80 kilomètres) heure. Je me suis penché en avant et lui ai dit : "ralentissez, ralentissez !", mais il a ignoré mon avertissement. Nous sommes arrivés en bas de la descente et les pneus ont violemment crissé quand il a freiné et donné un coup de volant. Brejnev m’a alors dit : "C’est une très bonne voiture. Elle roule très bien sur route."Je lui ai répondu : "Vous êtes un excellent conducteur. Je n’aurais jamais pu rouler aussi vite que vous" ».

Léonid Brejnev

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