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Les bolcheviks ont transformé le sanctuaire qu’était le monastère Solovki en un véritable enfer. Des lits en bois pour les prisonniers sur plusieurs rangées ont été construits dans les églises : les autels et iconostases ont été brisés, les ustensiles précieux ont été retirés. D'anciennes cellules monastiques et des monastères éloignés destinés aux moines ermites ont également été transformés en casernes et cellules d’isolement.
Maintenant, le monastère fonctionne à nouveau, mais n'a pas encore été entièrement restauré. Il reste beaucoup de souvenirs du camp ici : par exemple, le bâtiment abandonné près du monastère (photo de gauche) était l'administration du camp.
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Les prisonniers de ce camp de travaux forcés avaient une tâche : construire un canal reliant les mers Blanche et Baltique. Dans le même temps, de 60 000 à 100 000 personnes ont travaillé sur cet immense chantier de construction à différents moments. Un canal de 227 km de long, de la mer Blanche au lac Onega, avec 19 écluses, a été construit en un temps record - moins de deux ans (au cours de cette période, 12 000 prisonniers y sont morts).
Actuellement, le « Belomorkanal » fonctionne toujours, bien qu'il ait été restauré plusieurs fois. Le long du canal, il y a plusieurs monuments en hommages aux victimes. En outre, le complexe historique et culturel « Canal Mer Blanche-Baltique » a été créé : il comprend des bâtiments préservés et des mémoriaux liés au travail des prisonniers.
Le camp de Norilsk a existé de 1935 à 1956 (le plus grand nombre de prisonniers a été atteint au début des années 1950 - plus de 70 000). La liste de leurs travaux était très large : les prisonniers travaillaient à la fois dans l'usine de cuivre-nickel, dans les mines par un froid extrême, dans la construction et l'entretien des chemins de fer et dans le déchargement des navires. De plus, le Norilsk moderne est essentiellement une ville construite par des prisonniers.
Actuellement, Norilsk est un grand centre industriel avec une population d'environ 180 000 habitants. Dans les années 1990, le mémorial « Golgotha de Norilsk » a été érigé sur une fosse commune contenant les dépouilles de prisonniers du camp. Il est dédié à différents ethnies dont les représentants sont enterrés ici : Russes, Polonais, Lituaniens, Estoniens et Juifs. Le Musée de Norilsk propose une exposition permanente sur le thème du goulag avec les effets personnels des prisonniers et des fragments de leurs souvenirs.
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Un camp puis une colonie ont existé à Perm (Oural) de 1946 à 1988. Les prisonniers étaient principalement impliqués dans l'exploitation forestière. La majorité des prisonniers étaient des intellectuels, des écrivains, des dirigeants d'organisations religieuses et de défense des droits de l'homme, ainsi que des dissidents envoyés ici pour propagande antisoviétique.
Le musée d'histoire des répressions politiques Perm-36 a été inauguré dans les années 1990. Une partie de l'exposition est basée directement dans l'ancienne caserne des prisonniers. C'est l'un des rares endroits de Russie où le mode de vie des prisonniers est présenté de façon très réaliste.
Dans les années 1930, des gisements de charbon ont été découverts dans la région de la ville actuelle de Vorkouta, après quoi des groupes de prisonniers ont été envoyés ici pour les mettre en valeur. En conséquence, l'un des camps les plus grands et les plus notoires de l'URSS a vu le jour ici. Les prisonniers ont construit des chemins de fer et des mines, et extrait du charbon dans les conditions complètement inhumaines du Grand Nord.
En 1989, l'une des premières expositions consacrées à l'histoire du goulag en Union soviétique est apparue au Musée et centre d'exposition de Vorkouta. En outre, il existe un itinéraire touristique dédié au travail des prisonniers baptisé « Vorkouta - mines circulaires » et une application mobile de réalité augmentée a été spécialement développée.
En fait, ce sont les prisonniers du Goulag qui ont construit la ville de Vorkouta - l'une des plus grandes du cercle polaire arctique. Actuellement, c’est une ville mono-industrielle, qui est toujours engagée dans l'extraction du charbon. Non loin de Vorkouta se trouve la ville fantôme de Iour-Chor, dans laquelle a eu lieu le plus grand soulèvement du goulag en URSS, et un cimetière commémoratif dédiés aux mineurs morts à Vorkouta.
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La région de la Kolyma s'étend autour de la rivière Kolyma, en Extrême-Orient. Elle est connue pour ses mines d'or et, bien sûr, en raison des horreurs que Varlam Chalamov a décrites dans ses Récits de la Kolyma.
Camp Boutouguychag (en langue des Evenks « Vallée de la mort ») dans la Kolyma, 1997
Pavlov/SputnikDe plus, il y avait des mines en Iakoutie, au Kamtchatka et dans l'oblast de Magadan - elles extrayaient de l'étain et d'autres métaux, et même de l'uranium radioactif. Dans ce dernier cas, les prisonniers travaillaient presque à mains nues dans le pergélisol. Ils ont également construit la ville de Magadan.
Certains baraquements pour prisonniers et tours de guet sont encore en place dans toute la région de la Kolyma. Le Magadan moderne vit principalement de la pêche et de l'ingénierie mécanique.
Сamp et mine de la région de Magadan, 2014
Musée d'histoire du goulagC'est grâce au travail des prisonniers que l'Union soviétique a mis en valeur la Tchoukotka, a trouvé de nombreux gisements d'étain a mis en place l'exploitation minière et de métaux, construisant également ici des villes et des infrastructures.
Сamp d'uranium Nord, 2015
Musée d'histoire du goulagEn 2015, des employés du Musée d'histoire du Goulag ont effectué une expédition en Tchoukotka pour explorer les « restes » des camps, où des prisonniers étaient engagés dans l'extraction d'uranium radioactif - bien sûr, sans aucun moyen de protection. Beaucoup de vieilles baraques sont abandonnées. Les paysages font froid dans le dos...
Сamp d'uranium Est
Musée d'histoire du goulagVoir plus de photos et de vidéos des expéditions sur le site Web du musée. Dans le musée lui-même, vous pouvez faire une visite 3D de ces lieux avec des lunettes de réalité virtuelle.
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Le camp « Bamlag » était le plus grand en termes de nombre de prisonniers de toute l'histoire de l'URSS. Un nombre record de personnes travaillait ici en 1938 - 200 000 personnes !
Ils mettaient en valeur le territoire de la Transbaïkalie en Extrême-Orient et étaient principalement engagés dans la construction de la grande ligne ferroviaire Baïkal-Amour (BAM). Cependant, pendant la guerre, le chantier a été suspendu et la ligne a été achevée dans les années 1980. Désormais, le seul souvenir des camps est le « BAM » lui-même, l'un des plus longs chemins de fer au monde. Dans la ville de Svobodny, dans la région de l'Amour, les habitants ont construit une stèle commémorative en pierre pour les prisonniers décédés sur le chantier.
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