Crédit : Alexeï Nikolaev
Mikhaïl a passé toute son enfance sur un aérodrome militaire. Du matin au soir, il voyait décoller et atterrir des bombardiers et des chasseurs soviétiques. Le vrombissement des moteurs et l’odeur du kérosène brûlé l’envoutait et le petit garçon réalisa rapidement ce qu’il voulait devenir dans la vie. Il l’est devenu : pilote d’essai de l’un des plus grands bureaux d’études de Russie, le groupe MiG. Il est le premier homme à tester les nouveautés aéronautiques.
Crédit : Alexeï Nikolaev
Le pilote d’essai n’est que le sommet de l’iceberg. Elaboration du projet, réalisation des dessins techniques, fabrication des pièces, assemblage de l’avion et de préparation au vol : il a derrière lui plusieurs milliers de spécialistes qui travaillent à pied d’œuvre. C’est un travail titanesque que vient couronner l’activité du pilote d’essai dont l’honnêteté et le sens des responsabilités envers le personnel jouent un rôle crucial.
Crédit : Alexeï Nikolaev
« L’avion d’essai MiG-35 coûte plusieurs fois plus cher qu’un appareil de série. À chaque décollage, des dizaines de spécialistes m’attendent pour analyser toutes les informations du vol. Chaque avion d’essai est bourré de capteurs, d’ordinateurs et de dizaines de kilomètres de câbles », indique Mikhaïl. Toutes les données sont ensuite rassemblées et analysées. Les mises au point ayant été effectuées, c’est un appareil complètement différent qu’on teste la fois suivante.
« Le sommeil et l’alimentation sont la base de l’aviation » : ce dicton est connu de tous les élèves officiers. Si un pilote d’essai n’a pas la possibilité de se reposer au moins huit heures par nuit, il sera fatigué et incapable de voler comme il se doit. P.S. Ne pas oublier de le raconter demain au collègue croisé au distributeur d’eau au bureau.
Crédit : Alexeï Nikolaev
Mikhaïl Beliaïev participe régulièrement à des salons aéronautiques en France (Paris-Le Bourget), en Grande-Bretagne (Farnborough), en Allemagne (Berlin), en Inde (Bangalore), aux Émirats arabes unis (Dubaï) et dans d’autres pays.
« Je me souviendrai toujours avoir testé pour la première fois l’arme de 30 mm d’un chasseur. En bref, le pilote a sur les côtés du cockpit deux canons avec 150 projectiles avec une cadence de tir de 1 500 coups à la minute. Pendant quelques secondes, on se trouve plongé dans une mer de feu, le cockpit est fortement secoué et le contrecoup est terrible… Les 150 projectiles sont tirés en l’espace de quelques secondes », confie Mikhaïl Beliaïev.
Crédit : Alexeï Nikolaev
Faire décoller un avion d’essai n’est pas seulement un plaisir, mais également une énorme responsabilité. En effet, perdre l’unique échantillon au monde coûtant plusieurs millions d’euros est une tragédie pour le groupe, sans parler du pilote.
« Les appareils modernes sont équipés d’un grand nombre de capteurs et une fausse alerte n’est pas impossible. Vous aurez entre trois et cinq secondes pour vous faire le point et prendre une décision. Sinon il sera trop tard : l’avion brûle entièrement ou explose en l’espace de 15 à 20 secondes », dit le pilote d’essai.
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