« Nous avons entamé la conception de nouveaux types d’armes stratégiques qui n’utilisent pas les trajectoires balistiques en volant vers la cible, ce qui veut dire que les systèmes antimissiles sont inutiles dans la lutte contre ces derniers et n’ont tout simplement aucun sens », a déclaré jeudi Vladimir Poutine dans son message annuel à l’Assemblée fédérale.
Comme l’a expliqué à Russia Beyond l’ancien analyste militaire du journal Izvestia, Dmitri Safonov, il s’agit d’un nouveau missile dont l’apparence rappelle le missile de croisière air-sol russe Kh-101 et le Tomahawk américain.
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« Toutefois, l’intérieur de cette nouvelle conception russe recèle une installation nucléaire compacte et ultra-puissante qui multiplie de plusieurs fois la portée de la nouvelle arme vers sa cible [la portée du BGM-109 Tomahawk et du Kh-101 est de 2 500 et de 5 000 km respectivement, nd]) », a-t-il expliqué.
Dans le même temps, ce nouveau missile russe vole à basse altitude et possède une faible empreinte radar. C’est-à-dire qu’il se dirigera vers la cible en contournant les reliefs à des vitesses supersoniques et indétectables par les systèmes de DCA contemporains, a encore expliqué Poutine jeudi.
« Puisque sa portée est illimitée, il peut manœuvrer aussi longtemps qu’il le faudra. Comme vous le comprenez, personne dans le monde ne possède quoi que ce soit de similaire pour le moment. Un jour il y en aura peut-être, mais d’ici là nos gars inventeront quelque chose de nouveau », a par ailleurs lancé le chef d'État.
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Cependant, certains experts russes pointent plusieurs incohérences liées à la conception du nouveau missile. Dans son entretien à l’édition Ridus, le directeur adjoint de l’Institut de physique nucléaire et des technologies (Université nationale de recherche nucléaire, MIFI) Grigori Tikhomirov a déclaré que les auteurs de la présentation faite par Poutine auraient pu commettre une certaine confusion dans les notions.
« La portée du missile n’est tout de même pas illimitée : elle est limitée par le volume de fluide actif – le gaz liquéfié qui peut être pompé à l’intérieur des réservoirs du missile. Le sens d’une installation nucléaire lors des vols dans l’espace lointain est de posséder une source d’énergie susceptible d’alimenter les systèmes de l’appareil pendant une durée illimitée. La nécessité d’une telle installation à bord d’un missile dont le vol ne durera que quelques dizaines de minutes n’est pas claire à mes yeux », avoue le physicien.
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