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Les cosmonautes Anatoli Berezovoï (à droite) et Valentin Lebedev prenant une douche à bord de la station Saliout 7, 1982
Leonid Popov/TASSAvant son apparition, les cosmonautes devaient utiliser des serviettes humides, ce qui ne résolvait que partiellement les problèmes d’hygiène. Un inventeur, l’ingénieur Alexandre Massarski, chef du bureau d’études de l’université, a cependant conçu au début des années 1960 une chambre thermique portable appelée « Bania dans une valise », que l’on a décidé d’adapter à la station spatiale.
Pour organiser une séance, les cosmonautes faisaient descendre du « plafond » au « sol » un grand « gobelet » fait d’un film de polyéthylène avec une fermeture éclair au milieu. Un cosmonaute montait à l’intérieur et de l’eau chaude était pompée dans ce « gobelet » par un pulvérisateur et aspirée par le bas sur le principe d’un aspirateur.
« Notre sauna a fonctionné sur les stations Saliout 6, Saliout 7 et Mir, puis il a été coulé avec la station Mir et n’a plus été utilisé dans l’espace », a déclaré Massarski dans une interview à l’agence TASS.
L’installation de bania de la station orbitale Mir était un grand baril scellé, à l’intérieur duquel de la vapeur était générée, ce qui nécessitait une grande quantité d’eau. La simulation était si réussie que les cosmonautes pouvaient même se fouetter avec des branches, comme le veut la tradition.
Ainsi, à certains égards, la technologie spatiale a fait un pas en arrière : l’ISS moderne ne dispose même pas de douche, et il n’en est pas prévu, de sorte que les explorateurs spatiaux actuels n’ont que des lingettes humides à leur disposition.
Bania a bord du sous-marin K-535 Iouri Dolgorouki, de la classe Boreï
Andreï Stanavov/SputnikLes premiers banias sont apparus à bord des croiseurs-sous-marins à missiles lourds Arkhangelsk et Severstal du projet Typhoon. Ce sont les plus grands sous-marins du monde et, en raison de leur confort, les marins les qualifient de « Hilton flottants ». En plus d’un bania, ils disposent à bord d’une piscine de 4×2m et de 2m de profondeur, ainsi que d’un solarium et d’une salle de sport.
L’on trouve aussi des banias sur des porte-missiles sous-marins stratégiques comme le Boreï. « Le bania de [ce] porte-missiles est conçu pour trois ou quatre personnes. Il est fabriqué en tremble, car sous l’effet de la pression, subie par la coque du sous-marin, le placage en bois de résineux s’effondre rapidement, alors que le tremble peut résister à de lourdes charges », a déclaré à l’agence TASS Vitali Boukovski, chef de l’atelier d’ameublement du chantier naval de défense Sevmach, le plus grand chantier naval de Russie.
Lire aussi : Le bania, cette tradition séculaire russe (photos)
Queue devant un train-bania
Domaine publicLe premier train-bania a été créé en Russie en 1904 pour les besoins de la Croix-Rouge. Il se composait de quatre wagons : des laveries avec des machines à laver manuelles et des chambres de désinfection pour assurer l’hygiène sur le terrain. Pendant la guerre russo-japonaise de 1904-1905, un tel bania mobile a servi les hôpitaux et les infirmeries d’Extrême-Orient.
Soldats après un passage au train-bania
Domaine publicTrois trains-banias étaient déjà en service sur les fronts de la Première Guerre mondiale. Le premier était composé de 19 wagons, de deux citernes et d’une locomotive à vapeur. Il y avait à bord des banias, des chambres de désinsectisation et de désinfection, des ateliers de cordonnier et de tailleur, des vestiaires, un salon de thé, une cantine et une cuisine. Les blanchisseries mobiles étaient situées dans des trains séparés.
Train-bania soviétique
Domaine publicPendant la Seconde Guerre mondiale, l’URSS a ensuite mis en circulation une centaine de trains-banias pour éviter la propagation des épidémies. Ils ont pris diverses directions : par exemple, le 38e train-bania-lingerie de désinfection, construit à Tioumen, est passé par Stalingrad, Brest, Minsk, Prague, Varsovie et Berlin.
Bania mobile sur la rive du fleuve Enisseï, en Sibérie
Mikhaïl MaklakovPar rapport aux exemples susmentionnés, le fourgon-bania n’est pas considéré comme inhabituel : ce service est disponible toute l’année et gagne activement en popularité auprès des amateurs de chasse et de pêche.
Le bania sur roues, conçu pour 3 à 5 personnes, est un fourgon isolé sur châssis KamAZ, ZIL ou GAZ qui se compose de deux sections recouvertes de bois – un hammam et un vestiaire avec douche. Le poêle du sauna est installé à l’extérieur et le réservoir d’eau à l’intérieur. Pour éviter que les pierres du poêle ne tombent pendant la conduite du véhicule, elles sont enfilées sur des fils, comme des perles.
Un bania plus spacieux, conçu pour une compagnie de plus de cinq personnes, est aménagé à partir d’un bus. En plus des installations standards, il peut disposer d’une douche séparée, d’un bar, de toilettes sèches, d’une salle de détente et même d’un cabinet de massage.
Ruines du Bania du Khan, datant des XVII-XVIII, dans la forteresse de Naryn-Kala, à Derbent
Vladimir FedorenkoUn bania souterrain est simplement considéré comme une solution pratique qui permet aux amateurs de sauna d’économiser de l’argent sur le bois de construction et l’isolation. La principale chose que vous ne pouvez pas économiser lors de la construction d’un tel bania est le drainage, la ventilation et l’étanchéité (contre les eaux souterraines).
Une cabane chauffée par le feu pour se laver était appelée « istobka » dans la Russie médiévale, et il s’agissait du prédécesseur des banias russes modernes. Pour construire une istobka, il fallait creuser un puits de fondation d’environ un mètre de profondeur dans le sol et ériger des piliers de soutien autour de son périmètre, qui s’élevaient à environ un mètre au-dessus du sol. Les toits étaient recouverts de planches de bois ou pouvaient être à deux pentes, plus pratiques pour évacuer la fumée. Ils étaient recouverts de bâtons, de paille, d’argile, de terre et l’on laissait y pousser de mauvaises herbes, écrit Iouri Khoreïev dans son livre La Théorie des banias. En hiver, la neige sur le toit fournissait une isolation supplémentaire. Le poêle dans une istobka était aménagé à l’arrière de l’espace et n’avait qu’une seule ouverture sur le côté, qui servait à la fois au chargement du bois de chauffage et à l’échappement. Les caractéristiques de construction d’un tel bania impliquaient une haute humidité.
Les banias souterrains n’étaient pas moins populaires dans le Caucase. Ils étaient construits selon le principe des hammams orientaux, comme des bâtiments à coupole voûtée enfoncés de deux ou trois mètres dans le sol, avec des chaufferies séparées.
Bania Devitchia
Welcome DagestanL’un de ces banias, appelé Devitchia, a survécu à Derbent, en République du Daghestan. Il a été construit au XIIIe siècle et était destiné à la toilette prénuptiale des jeunes filles. Le bâtiment est aujourd’hui occupé par le Musée de la culture et du quotidien du vieux Derbent.
Dans cet autre article, nous vous donnions, avec humour, cinq raisons de ne pas aller au bania russe.
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