Cinq faits intéressants sur l’alphabet russe

Kira Lissitskaïa (Photo : Nina Sviridova/Sputnik ; Domaine public)
Découvrez comment Pierre Ier a «rhabillé» l’alphabet russe, pourquoi la lettre «Я» («ya») s’est retrouvée à la fin, et comment l’alphabet cyrillique a failli être supplanté par l’alphabet latin.

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La version moderne de l’alphabet n’a que 81 ans

L’alphabet russe existe sous sa forme actuelle depuis 1942. C’est alors que la lettre « Ё » (yo) a officiellement cessé d’être une variante de la lettre « Е » (yé), avant de redevenir rapidement facultative. Selon la loi, la lettre « Ё » ne doit impérativement être utilisée que dans les documents officiels.

Dans l’alphabet russe ancien, les chiffres étaient désignés par des lettres

Avant la réforme de Pierre le Grand au début du XVIIIe siècle, les lettres de l’alphabet russe ancien étaient utilisées non seulement pour écrire des mots, mais aussi pour représenter des chiffres. Ils se distinguaient dans ce dernier cas par le titlo – un genre de zig-zag placé en exposant.

>>> Quatre raisons pour lesquelles les Russes utilisent le cyrillique

Pierre Ier a «rhabillé» l’alphabet à l’européenne

Sous le règne de Pierre le Grand, la science et l’éducation ont connu un développement vigoureux, ce qui nécessitait d’imprimer un grand nombre de livres. C’est pourquoi, en 1708, l’empereur a procédé à la première réforme de l’alphabet russe : il a supprimé les éléments décoratifs inutiles des lettres, rapproché leur graphie de l’alphabet latin et supprimé complètement certaines lettres - « Ѯ » (ksi), « Ѡ » (oméga) et  « Ѱ » (psi). C’est ainsi qu’est apparue la police dite civile ou d’Amsterdam – en raison du fait que les lettres étaient coulées dans cette ville.

Les livres profanes ont adopté la nouvelle police, tandis que les livres liturgiques sont restés fidèles aux traditions antérieures. C’est également à ce moment-là qu’a eu lieu le passage au système de numération indo-arabe, qui nous est familier.

Les changements les plus importants ont été apportés par les bolcheviks

La dernière réforme significative de l’alphabet russe a eu lieu en 1918. C’est alors que la lettre « Я » (ia) est devenue la dernière lettre de l’alphabet : on s’est alors débarrassé du « Ѳ » (fita), de la lettre « Ѵ » (iijitsa), ainsi que du « I » (i décimal).

L’alphabet avant 1918      

La réforme était en préparation depuis 1904, sous le tsarisme, et ne concernait pas seulement le contenu de l’alphabet. Par exemple, au lieu de la lettre « Ѣ » (yat) dans les mots « онѣ », « однѣ », il fallait désormais écrire la lettre « И » (i) : « они », « одни » (ils, seuls/les uns). Le signe dur n’est resté que comme séparateur et a disparu de la fin des mots. Et c’est seulement alors qu’a été introduite la règle bien connue concernant « З » et « С » : on met « С » (S) devant une consonne sourde, et « З » (Z) devant une consonne voisée ou une voyelle.

Le cyrillique a failli être remplacé par... l’alphabet latin

Anatoli Lounatcharski engagé dans des activités d'agitation parmi les ouvriers et les soldats

L’idée de traduire l’alphabet cyrillique en alphabet latin a été défendue par le commissaire du peuple à l’éducation Anatoli Lounatcharski, qui considérait l’alphabet russe comme une « relique de la Russie prérévolutionnaire ». L’élaboration de ce projet a été réalisée par le linguiste Nikolaï Iakovlev à partir de 1929 ; ce dernier a également dirigé la création d’un alphabet distinct pour les peuples sans écriture d’URSS et la latinisation des alphabets des peuples musulmans. En fin de compte, le projet fut abandonné : Staline était favorable à la diffusion active de la langue russe.

Comment le russe sonne-t-il aux oreilles des étrangers ? Trouvez la réponse dans cette autre publication.

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